De nombreux parents souhaitent assister aux séances de leur enfant pour mieux comprendre les méthodes utilisées et poursuivre le travail à la maison. Pourtant, certains professionnels refusent leur présence, parfois sans explication claire.
Cet article fait le point sur ce que disent la loi, la Haute Autorité de Santé (HAS) et les principes déontologiques concernant la place des parents dans l’accompagnement des enfants autistes.
1. Le cadre légal et les recommandations officielles
Haute Autorité de Santé (HAS)
La HAS, notamment dans les recommandations de 2018 sur les interventions auprès des enfants autistes, insiste sur la participation active des parents :
- Les parents doivent être considérés comme des partenaires à part entière de l’intervention.
- Ils doivent pouvoir observer, comprendre et être formés aux stratégies utilisées afin de favoriser la généralisation des acquis à domicile.
Autrement dit : la présence et la participation des parents font partie intégrante de la qualité de l’accompagnement. La HAS recommande explicitement d’impliquer les parents dans les séances, d’observer et de reproduire les méthodes à la maison.
2. Du point de vue du droit
Les parents sont titulaires de l’autorité parentale (article 371-1 du Code civil). Cela leur donne un droit de regard et d’information sur :
- les soins apportés à leur enfant,
- les méthodes employées,
- et la possibilité de participer à l’accompagnement, sauf motif sérieux et justifié (par exemple : gêne du déroulement de la séance, besoin d’autonomie progressive de l’enfant, etc.).
Un professionnel ne peut donc interdire de manière générale et systématique la présence du parent sans justification claire, écrite et proportionnée.

3. Les aspects déontologiques
Les orthophonistes, psychomotriciens et autres paramédicaux sont tenus de :
- respecter la place du parent (Code de déontologie),
- travailler en co-construction avec la famille,
- et informer le parent sur les objectifs et moyens mis en œuvre.
Un refus absolu et non justifié pourrait être considéré comme :
- contraire aux recommandations de bonnes pratiques (HAS),
- et contraire à l’éthique professionnelle.
4. En pratique
Si la maman constate une régression et que les professionnels refusent sa présence sans explication claire, elle peut :
- Demander un entretien pour comprendre les raisons du refus et proposer un compromis (par exemple : observer une partie de la séance, ou via une vitre/vidéo).
- Rappeler les recommandations HAS (mentionner la co-construction et l’observation parentale).
- Contacter la direction du centre ou du service (CAMSP, SESSAD, etc.) pour demander un cadre plus respectueux de la place parentale.
- En cas d’abus, saisir le médiateur de l’établissement ou l’ordre professionnel (orthophonistes ou psychomotriciens selon le cas).
En résumé
Non, un professionnel ne peut pas interdire systématiquement la présence du parent.
Il peut l’aménager ou la limiter ponctuellement pour des raisons cliniques justifiées, mais pas la refuser en bloc.
Et la HAS est très claire : la participation des parents est une condition essentielle de la qualité des interventions auprès des enfants autistes.
