Attention aux diagnostics de TSA posés par des psychologues non médecins
De plus en plus de psychologues proposent des bilans pour diagnostiquer les troubles du spectre de l’autisme (TSA), avec des tarifs allant souvent de 300 à 1 000 euros. Il est essentiel de rappeler qu’un tel diagnostic n’a de valeur médicale ou administrative que s’il est posé ou validé par un médecin spécialisé : psychiatre, pédopsychiatre ou neurologue.
Dans les centres spécialisés dans l’autisme, il est constaté qu’une grande majorité des personnes se présentant avec un diagnostic de TSA établi par un psychologue ne sont en réalité pas autistes. Cette dérive révèle un phénomène préoccupant : certains psychologues profitent du besoin de diagnostic en vendant des évaluations coûteuses, non reconnues et souvent erronées.
Soyez vigilants : seul un professionnel médical est habilité à poser un diagnostic officiel de TSA. Ne vous engagez pas dans des démarches onéreuses sans cadre médical reconnu.
Comment reconnaître un psychologue douteux dans le cadre d’un diagnostic de TSA ?
Un signe révélateur : dès la première séance, le psychologue vous suggère que vous êtes « autiste Asperger », une déformation fréquente, et vous propose un bilan diagnostique entre 300 € et 1 000 €. Soyez très vigilant.
Pourquoi ?
Le terme syndrome d’Asperger n’est plus utilisé officiellement. Il a été supprimé du DSM (manuel diagnostique international) depuis 2013. Aujourd’hui, il n’existe plus de sous-catégorie : on parle simplement de trouble du spectre de l’autisme (TSA), avec différents niveaux de soutien requis.
Des psychologues peu scrupuleux exploitent encore cette terminologie périmée, car elle est plus « vendable » et flatte parfois certains profils en quête de compréhension. Résultat : des évaluations chères, non reconnues, et souvent infondées.
Conseil :
Si un professionnel vous propose un diagnostic rapide et coûteux en évoquant le syndrome d’Asperger, méfiez-vous. Un vrai diagnostic de TSA passe par une évaluation médicale rigoureuse, souvent pluridisciplinaire, et validée par un psychiatre ou un neurologue.
Comment diagnostiquer un trouble du spectre de l’autisme (TSA)
Pour qu’un diagnostic de TSA soit posé, les trois domaines doivent être impactés. Avoir un seul de ces aspects ne suffit pas pour être autiste.
Le diagnostic de l’autisme repose sur une triade de symptômes, c’est-à-dire trois grands domaines dans lesquels des difficultés doivent être observées. Ces critères sont définis dans le DSM-5 (manuel de référence en psychiatrie).
1. Déficits persistants dans la communication et les interactions sociales-
- Difficultés à comprendre et utiliser les codes sociaux (contact visuel, tour de parole, gestes…)
- Difficultés à développer des relations (amis, jeux partagés, empathie…)
- Conversations rigides ou unilatérales
2. Comportements restreints et répétitifs
- Gestes ou mouvements répétitifs (stéréotypies)
- Attachement excessif à des routines, résistance au changement
- Intérêts très intenses et ciblés sur un sujet restreint
- Réactions atypiques aux stimulations sensorielles (bruits, textures, lumières…)
3. Apparition précoce (dans la petite enfance)
- Les signes doivent être présents dès les premières années de vie, même s’ils deviennent plus visibles avec le temps.
Important :
Avoir seulement un des aspects , par exemple, un intérêt spécifique intense ou des difficultés sociales ne suffit pas pour parler d’autisme. Il faut une combinaison des trois.
Le diagnostic doit être réalisé par des professionnels formés (médecins spécialistes) à l’aide d’évaluations standardisées et d’observations cliniques précises.
Maison de l’Autisme – Guide du parcours de diagnostic
Ce site gouvernemental explique en détail les étapes du diagnostic selon l’âge (enfant, adolescent, adulte), les professionnels à consulter, et les démarches à suivre.
Il met en garde contre les auto-diagnostics et les évaluations non médicales.
https://maisondelautisme.gouv.fr/mon-diagnostic
Autisme Info Service – Informations et accompagnement
Service national gratuit d’information sur l’autisme, destiné aux personnes concernées, aux familles et aux professionnels.
Il propose des conseils, un annuaire de ressources, et une ligne d’écoute.
https://www.autismeinfoservice.fr
Conclusion
Triade de l’autisme (ancienne classification, avant le DSM-5) :
La triade autistique classique comportait ces trois dimensions cliniques fondamentales :
1. Altérations de la communication
- Difficultés à initier ou maintenir une conversation
- Langage littéral ou atypique
- Retard ou absence de langage parlé (non expliqué par un retard global)
2. Altérations des interactions sociales
- Difficulté à comprendre les règles sociales implicites
- Faible réciprocité émotionnelle
- Difficulté à développer des relations (amis, jeux partagés, etc.)
3. Comportements restreints, répétitifs et stéréotypés
- Intérêts spécifiques et intenses
- Rigidité face au changement
- Mouvements répétitifs (stéréotypies), routines, rituels
Important :
Dans le DSM-5 (depuis 2013), les deux premiers points (communication et interactions sociales) sont regroupés en un seul domaine :
1. Déficits persistants de la communication et des interactions sociale.
2. Comportements restreints et répétitifs
Et la présence précoce des signes est exigée comme critère de temporalité, mais ce n’est pas un des trois piliers cliniques dans la triade historique.
Donc pour répondre clairement :
La triade de l’autisme, c’est :
1. Difficultés dans les interactions sociales
2. Troubles de la communication
3. Comportements restreints et répétitifs